La société civile africaine, représentée par l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA) à la COP29 , a lancé un appel ferme aux dirigeants mondiaux. Bien que l’Afrique contribue peu aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle subit les effets dévastateurs de la crise climatique et réclame des actions urgentes et adaptées pour protéger ses communautés les plus vulnérables. Cette demande soulève l’injustice entre les faibles émissions du continent et les engagements insuffisants des pays riches, responsables de la majorité des émissions historiques.
Les impacts du changement climatique en Afrique, comme les sécheresses et les inondations, deviennent plus fréquents et sévères, affectant les récoltes et déplaçant des millions de personnes. En l’absence d’une action globale, le PIB africain pourrait baisser de 4 % d’ici 2040 et de 25 % d’ici 2100. Pour éviter une catastrophe humanitaire et économique, l’Afrique appelle à un soutien financier significatif et à des solutions adaptées à sa situation.
Le message africain à la COP29 s’appuie sur des principes de justice et d’équité : «
Responsabilité commune mais différenciée : Les pays développés, ayant généré la majorité des émissions, doivent prendre l’initiative en matière de soutien financier, technologique et capacitaire aux pays les plus touchés.
Respect des droits humains et équité sociale : Les voix des communautés les plus touchées – femmes, jeunes et peuples autochtones – doivent être incluses, car leurs droits et leur avenir sont en jeu.
Transparence et responsabilité : Les financements climatiques doivent être accordés sous forme de subventions, sans conditions affectant la souveraineté des nations africaines.
Équité intergénérationnelle : Les décisions actuelles auront des répercussions sur les générations futures ; l’Afrique réclame des mesures audacieuses pour protéger son avenir.
Les Principales Exigences de l’Afrique à la COP29 incluent :
Financement climatique : Un minimum de 1,3 trillions de dollars par an en subventions, pour éviter l’endettement des pays africains et répondre à leurs besoins spécifiques.
Pertes et dommages : Une augmentation significative du fonds de pertes et dommages, avec une priorité aux communautés africaines touchées, et un siège basé à Nairobi pour garantir l’accessibilité.
Transition juste : L’Afrique réclame une transition énergétique équitable, adaptée à ses défis de pauvreté énergétique et d’industrialisation verte, ainsi qu’une levée des barrières commerciales qui pénalisent ses économies.
Adaptation : Avec des besoins estimés à 387 milliards de dollars par an, le financement pour l’adaptation doit cibler des secteurs essentiels comme l’agriculture, l’eau, la santé et l’énergie, et être accessible aux communautés locales.
Transparence et responsabilité : Les pays développés doivent fournir des rapports transparents sur leurs financements climatiques et leurs progrès en réduction d’émissions, sous la supervision de la société civile africaine.
Atténuation : Pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, les pays riches doivent s’engager à éliminer progressivement les combustibles fossiles et à intégrer des objectifs clairs dans leurs contributions déterminées au niveau national (CDN).
Reconnaissance des besoins spécifiques de l’Afrique : La COP29 doit lancer un dialogue pour prendre en compte les particularités de l’Afrique dans le cadre de l’Accord de Paris. » selon le communiqué de presse.
À la COP29, l’Afrique se positionne comme un acteur central, porteur d’une vision audacieuse pour un avenir fondé sur la justice climatique. Le continent appelle à une réponse globale respectant sa dignité, sa souveraineté et ses aspirations. Les revendications de la PACJA sont non seulement légitimes, mais cruciales pour atténuer les impacts du changement climatique sur les populations les plus vulnérables. Ne pas répondre à cet appel serait un manquement grave envers les générations actuelles et futures.
Nantady CAMARA