À l’approche de la 29e Conférence des Parties (COP29), prévue la semaine prochaine à Bakou, Azerbaïdjan, l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA) a publié ses attentes en matière de financement climatique. Alors que cette COP29 est qualifiée de « COP du financement climatique », les acteurs de la société civile africaine appellent à un objectif collectif quantifié (NCQG) qui réponde aux besoins pressants du continent.
Dans une déclaration officielle, les organisations de la société civile (OSC) africaines insistent sur l’urgence d’engagements mondiaux pour financer des actions en matière d’adaptation, de transition juste, d’exploitation de minéraux critiques, d’atténuation, de transparence et de régulation des marchés du carbone. « Nous demandons un sous-objectif ambitieux pour le financement de l’adaptation, privilégiant un soutien public sous forme de subventions aux pays en développement, en tenant compte des contributions nationales (NDC), des plans d’adaptation (PAN) et autres stratégies nationales », stipule la déclaration.
Le Dr Mithika Mwenda, directeur exécutif de PACJA, a insisté sur la nécessité pour le NCQG de refléter les besoins d’adaptation des populations africaines les plus vulnérables. « Sans cela, la COP29 ne remplira pas son rôle en tant que véritable COP dédiée au financement climatique », a-t-il affirmé.
Le déficit de financement pour l’adaptation dans les pays en développement demeure alarmant, avec des besoins annuels estimés entre 166 et 366 milliards de dollars, contre seulement 20 milliards disponibles actuellement. Obed Koringo, conseiller en politique climatique chez Care Danmark, appelle à des avancées sur l’Objectif mondial d’adaptation et à des indicateurs clairs pour en mesurer les progrès.
La militante environnementale kenyane Elisabeth Wathuti, fondatrice de la Green Generation Initiative, souligne l’importance de l’implication des jeunes Africains dans les discussions climatiques. « Le coût de l’inaction est bien supérieur au coût de l’action. Des solutions claires en matière d’adaptation et de compensation des pertes et dommages sont essentielles pour renforcer la résilience des communautés vulnérables », déclare-t-elle.
La société civile africaine exhorte ainsi les leaders mondiaux à prioriser l’adaptation, les pertes et dommages, et une transition juste répondant aux besoins spécifiques de l’Afrique, soulignant les besoins urgents en matière de financement climatique, de transition énergétique, d’adaptation et de transparence.
Pour le professeur Seth Osafo, conseiller juridique principal de l’Africa Group of Negotiators (AGN), il est essentiel d’abandonner les approches basées sur la dette – qui représentent actuellement 72 % du financement climatique – au profit de subventions, de prêts concesionnels et de mécanismes de financement innovants. « Il est impératif de garantir un financement prévisible et structuré, priorisant les sous-objectifs comme les pertes et dommages », ajoute-til.
La rencontre a été facilitée par le Forum des ONG d’Azerbaïdjan, qui soutient les efforts des OSC africaines. Un représentant de l’Agence d’État a assuré que ces organisations disposeront d’un espace pour exprimer leurs préoccupations à la COP29, offrant ainsi une tribune aux communautés en première ligne de la crise climatique.
NANTADY CAMARA