Dans sa définition la plus simple, la bioéconomie représente l’économie de la biomasse et des biotechnologies, soit l’utilisation des sciences du vivant de manière responsable à des fins économiques tout en prenant en compte les impératifs environnementaux. En effet, elle devient de plus en plus pertinente dans l’économie mondiale alors que les sociétés cherchent des solutions durables pour répondre aux défis environnementaux et économiques. Mais quelles sont les stratégies économiques en jeu dans ce contexte ?
1. Diversification de l’approvisionnement en ressources
De nombreuses économies ont adopté des stratégies visant à diversifier l’approvisionnement en ressources par la production durable de biomasse. Ces approches encouragent l’utilisation de déchets agricoles, industriels ou forestiers et d’autres sources de biomasse résiduelles pour réduire la dépendance aux matières premières fossiles (Wesseler & von Braun, 2017).
2. Promotion des innovations biotechnologiques
L’innovation en biotechnologie est au cœur de la bioéconomie. Les politiques publiques investissent dans la recherche et le développement pour encourager la création de nouvelles technologies et de nouveaux produits respectueux de l’environnement (Pfau et al., 2014). Ces avancées technologiques permettent de fabriquer des produits chimiques, des matériaux et des carburants plus écologiques, favorisant ainsi la transition vers une économie plus durable.
3. Création de marchés pour les produits biosourcés
Créer une demande pour les produits biosourcés est une stratégie clé. Cela se fait en sensibilisant les consommateurs à leurs avantages environnementaux, en fournissant des incitations fiscales aux producteurs et en réglementant les marchés pour garantir la durabilité. Par exemple, des certifications pour les produits biosourcés ont été mises en place pour accroître la confiance des consommateurs (Hildebrandt et al., 2020).
4. Politiques incitatives et cadres réglementaires
Les gouvernements mettent en place des politiques incitatives et des cadres réglementaires pour promouvoir la bioéconomie. Cela peut comprendre des subventions, des crédits d’impôt ou des mandats réglementaires. De telles politiques encouragent les industries à adopter des processus et des matériaux plus durables, contribuant ainsi à la croissance de la bioéconomie (McCormick & Kautto, 2013).
Conclusion
La bioéconomie offre une voie prometteuse vers une croissance économique durable, mais son développement exige des stratégies coordonnées qui impliquent les parties prenantes du secteur privé, des chercheurs et les gouvernements. La transition nécessite des innovations technologiques, une sensibilisation accrue du marché et un soutien politique pour créer un écosystème où la bioéconomie peut prospérer tout en préservant notre planète.
Dr Aissani Mohamed Tahar.