Le train est en marche pour une campagne efficace sur la dette africaine. Plus d’une cinquantaine de journalistes venus de 35 pays africains ont été outillés cette semaine par AFRODAD (African Forum and Network on Debt and Développent) sur la question de dette publique dans la capitale ivoirienne.
C’est devant un parterre de journaliste que s’est tenu du 19 au 23 mars dernier la 4e Edition d’AFROMEDI (AFRODAD Media Initiative). Le but de ce forum est de renforcer les capacités des médias sur les questions liées à la dette et au développement. Mais également à s’engager activement et audacieusement pour influencer les décisions en faveur d’une gestion prudente de la dette.
Pour Fidelité Nshimiyimana responsable de campagne et de la communication d’AFRODAD la tenue de ce forum permettra aux journalistes « de jouer leur rôle d’agent de développement à travers leur sonnette d’alarme pour conscientiser les décideurs et la population pour un endettement responsable et une gestion durable. Enormément de pays africain sont en retard, la sortie de cette rencontre va beaucoup aider ces différents pays à s’améliorer, elle est confiante que les journalistes pourront réfléchir tous ensemble pour comprendre les difficultés dans les différents pays afin de pouvoir ensemble trouver des solutions pour un développement inclusif. » a-t-il
Selon la représentante du ministre ivoirien de la communication, Agnès Kraidy le développement va de paire avec la dette. Pour lui, « il ne peut pas avoir l’un sans l’autre, l’essentiel est que l’utilisation de ces dettes permette aux pays africains de prioriser le développement. » Elle a mis cette occasion à profit pour féliciter AFRODAD pour cette initiative et aussi encourager les journalistes à oser dénoncer les irrégularités dans la gestion des dettes.
Les pays africains n’arrivent pas à financés leurs propres projets eux même car toutes les solutions apportées pour finir les dettes sont toujours données par les institutions internationales. « Les mêmes qui donnent le crédit sont les mêmes qui fixent les conditions du remboursement. Après le constat plusieurs pays africain ont conclu que ces solutions ne convenaient pas. » explique-t-elle
La dette de l’Afrique est passée en 2000 de 238 milliards de dollars à 1130 milliards de dollars soit une augmentation de 374,8% en l’espace de deux décennies sur la période de 2019-2023.
Shem Joshua analyste politique et chargé de plaidoyer-gestion de la dette souveraine à AFRODAD donne quelques chiffres sur le taux d’endettement qui a atteint 198% du PIB au Soudan, 86% du PIB en Egypte, 83% pour la Tunisie,70% pour le Maroc, et plus de 100% du PIB pour la RDC, la Zambie et du Mozambique.
Pour cet analyste « des solutions alternatives comme créer notre propre money pour ne plus être dépendant des créanciers, Changer de mentalité, s’unir et travailler en synergie, identifier les lacunes, faire une prise de conscience, voir au niveau des ressources de mobilisation(nationale), trouver les causes pour trouver des réponses et enfin les gouvernements africains doivent remboursés immédiatement les prêts avant de prendre un autre est entre autres exemples pour une sortie de crise dans nos pays. » a-t-il proposé.
L’Afrique toute entière avait une dette de 3 milliards de dollars. Et pour cette année, cette dette a augmenté de 70%, et la plupart sont des dettes privées.
Seulement en période de covid 4,6 milliards de dollars a été débloqués et le pire les pays créanciers ont des conditions qui ne permettent pas aux pays africains de se développer. Et après la covid ces pays ont été complétement surendetté.
Apres de 3 jours de partage, les journalistes en se référant aux réalités de leurs pays ont chacun donnés leur avis sur les principaux sujets abordés tout au long de la séance de formation et discuter sur les solutions idoines pour sensibiliser le public. AFRODAD a décidé cette année d’inclure les médias qui pourront développer et amener les idées plus loin. Les journalistes ont beaucoup à faire pour aider à vulgariser les informations, c’est pourquoi le thème choisi cette 4e édition est ‘’Responsabiliser les médias pour une campagne efficace sur la dette africaine’’. A la sortie de ce Forum les journalistes se disent prêts pour la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance dans le financement de la dette publique.
Cette session pleine d’expérience et de réseautage entre les hommes de médias a pris fin par une cérémonie de remise de certificat aux différents participants.
Adama Sadjo