Elles sont nombreuses, ces femmes qui se battent et qui se donnent vocation de préserver notre milieu de vie. Dr Saran Camara est l’une d’entre elles. Elle ne reste plus sous les bruits de Conakry pour longtemps. Elle passe plus de temps dans les recherches sur les questions environnementales. Ce qui implique qu’elle est préalablement en contact avec la nature. Passionnée, elle s’est vue « choisie » par l’environnement. Comment maintenir un équilibre environnemental aujourd’hui, est le souci majeur de cette dame. « Je n’ai pas choisi l’environnement, c’est l’environnement qui m’a choisi. Ma vocation première était de devenir médecin ,en concours d’orientation, on m’a envoyé en Biochimie donc pour me contenter , je me suis dit que je voulais faire les laboratoires . Entre temps, j’ai eu un problème de vision ce n’était pas possible, donc je me suis dit, je vais faire les sciences écologiques entre autres, je me suis vu conduite vers les sciences de l’environnement qui étaient pratiquement ma vocation » entame, Dr Saran Camara Enseignante chercheuse au Centre d’Étude et de Recherche en Environnement (CERE).
28% des chercheurs du monde entier sont des femmes selon l’UNESCO. En Afrique de l’Ouest, le pourcentage de femmes chercheuses s’étend de 4% en Guinée à environ 20% au Ghana. Les statistiques de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation indiquent que les femmes détentrices du doctorat ne représentaient que 5% et 8% pour le Master. Au niveau des grades académiques, les professeures sont de 9%, Maîtres de conférences (12%), Maîtres assistants (8%) et assistants (8%).
Dr Saran Camara fait partie de cette minorité des femmes qui ont relevé le défi dans le domaine de la science et de l’environnement. C’est après avoir obtenu un diplôme de maîtrise en biologie des populations que l’Enseignante chercheuse s’est orientée dans le développement communautaire ou elle a travaillé pour des ONG de Développement qui interviennent dans la santé communautaire et de protection des Enfants en Haute Guinée .
Cinq ans plus tard, elle est affectée comme homologue à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry où elle est Professeure de Biologie au département du même nom. « Quand j’ai constaté que j’avais presque le même niveau que les étudiants que j’enseignais, je me suis inscrite pour faire un Master en sciences de l’environnement au CERE. » Se souvient Dr Saran Camara
Son thème de master en sciences de l’environnement était axé sur les questions d’aménagement hydro-agricole en contexte du changement climatique dans la région de Nzérékoré précisément à Diéké. Après son master, dame Saran est retenue au CERE comme Enseignante chercheuse. « En octobre 2010 j’ai été affecté comme Enseignante chercheuse chargée des travaux dirigés au niveau du laboratoire de géomatique, un laboratoire de cartographie de télédétection au Centre d’Étude et de Recherche en Environnement depuis cette date jusqu’à présent, je suis Enseignante Chercheure .» Indique, cette courageuse enseignante chercheuse.
Dr Saran Camara a collaboré avec plusieurs institutions internationales comme ONUDI, PNUD ou UNICEF, dans l’exécution de plusieurs projets de développement en Guinée.
Et pour aller plus loin dans sa vie professionnelle, la jeune dame s’est inscrite à une thèse de doctorat interdisciplinaire en sciences de l’environnement en 2016 qu’elle a d’ailleurs validée en février 2023.
Mais Bien avant, elle a été affectée à Kindia comme secrétaire scientifique au centre de recherche et de documentation environnementale de la Basse Guinée, CREDEB. Après 18 mois de service dans ce centre, elle est nommée par décret directeur général adjoint de l’Institut de Recherche linguistique Appliquée IRLA. Désormais Docteur en Science de l’environnement, Saran Camara est une référence dans ce domaine peu fréquenté par les femmes. C’est à ce titre qu’elle a d’ailleurs été nominée cette année Chevalier dans l’ordre des palmes académiques et autres distinctions honorifiques de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry pour service rendu à la communauté scientifique. « En dernier ressort actuellement, je m’intéresse aux questions de changement climatique, c’est un problème planétaire qui est d’actualité, même le développement, on cherche maintenant un développement sobre en Carbonne pratiquement ma vie se résume à ces questions d’ environnement .» Témoigne Dr Saran
Aux dires de ses collègues et étudiants du master, Dame Saran est rigoureuse dans le travail, très motivée, fiable et disponible avec un esprit d’équipe. Elle est actuellement sur la production des articles pour un concours aux CAMES qui lui permettra d’évoluer en grade « Quand on a une thèse que ça soit en sciences de l’environnement ou dans une autre discipline et qu’on est enseignante chercheure, il faut évoluer en grade moi, je suis assistante, je dois évoluer pour être maître-assistante, on doit faire un concours aux CAMES et pour faire le concours, il faut rédiger des articles scientifiques et les publier dans les revues reconnues, des revues à comité de lecture ou des revues indexées .» A expliqué dame Saran
L’enseignante chercheuse ne compte pas s’arrêter là. Son ambition est de graduer tous les échelons « Quand on est maître-assistant trois ans après, il faut se présenter aussi pour devenir maître de conférence. Il faut aussi candidater pour devenir professeur titulaire, quand on est docteur, on ne s’arrête pas là, il faut évoluer en grade pour bénéficier des privilèges du statut particulier des enseignants chercheurs aux niveaux du supérieur . » A soutenu le Dr Saran.
La jeune Docteure regrette surtout qu’il n’y ait pas plus de femmes à l’enseignement supérieur en Guinée « Le ministère a un programme 1000PHD 5 000 masters, qui est ouvert à tous, les femmes sont encore privilégiées, sur un besoin de plus de femmes à l’enseignement supérieur. Par ce que si vous regardez les statistiques les femmes ne sont vraiment pas nombreuses et quand elles viennent elles n’enseignent pas , ou pour évoluer en grade il ya le nombre d’heures qui sont enregistrées, c’est 240 heures pour les assistants par exemple, et pour cela, il faut qu’elle soit formées, comme le ministère accepte de nous accompagner, je les encourage à venir s’inscrire au master et dans les thèses pour bénéficier des privilèges en tant qu’enseignantes chercheuses .» a Conseillé Mme Camara
Nantady CAMARA