Il est sans doute l’un des connaisseurs du secteur de l’énergie en Guinée. Il s’agit bien de Dr Souleymane KOUYATE, le Directeur Général du bureau d’Études WEST Ingénierie. Après, près de 30 ans d’expérience dans le domaine de l’ingénierie et la gestion de projets et programmes de développement d’infrastructures en Afrique, il roule sa bosse actuellement au compte du bureau d’Études WEST Ingénierie qui est présent dans plusieurs pays dont la Guinée. De l’Afrique de l’Ouest jusqu’en Afrique centrale, Dr Souleymane KOUYATÉ est connu pour sa rigueur et le travail bien fait.
Chef de Projet, Coordinateur de programmes, Chef de mission, Directeur Pays et Expert Senior International. Cet homme n’a cessé de booster le bureau d’Études WEST Ingénierie vers l’excellence. Ce parcours lui a permis de développer une grande expertise en conseil et assistance technique dans la conception et la mise en œuvre de grands programmes de développement d’infrastructures dans le contexte africain.
Le secteur de l’énergie est l’un des domaines de prédilection qui n’a pas de secret pour lui et son équipe. Nous avons abordé les questions de l’énergie et de l’assainissement avec lui.
Dites-nous d’où est venue l’idée de mettre en place ce bureau d’études d’Ingénierie ?
On était à la base des ingénieurs de formation et qui travaillaient au plan International Guinée. Et nous avons décidé de nos mettre à notre propre compte pour devenir des prestataires à plan international et donc nous avons créée WEST Ingénierie qui est groupe d’ingénieur et donc nous sommes dans le domaine de la construction. Les études, le contrôle, les constructions routières, la construction bâtiments, hydraulique, tout ce qui touche le domaine d’infrastructures et le développement. On l’a scindé en six domaines : le domaine de l’habitat, l’infrastructure routières, le domaine de l’environnement, de l’agriculture, de l’hydraulique, d’adduction d’eau et le domaine de l’électrification.
Quel regard avez-vous sur le secteur de l’assainissement en Guinée ?
Aujourd’hui on ne peut pas engager un projet d’infrastructure de développement sans tenir compte de son impact environnemental. C’est pour cela, que ce soit sur le financement des bailleurs de fonds, que ce soit le BND, le volet environnemental est toujours crucial. Son impact sur les populations, sur les faunes et flores, c’est pris en compte. C’est un élément qu’on ne peut plus voiler. S’il y’a 20 ans en arrière c’était un accessoire, aujourd’hui cela fait partie des paramètres primordiaux qui sont des éléments même de blocage de certains financements. C’est pour cela, à notre niveau, nous tenons beaucoup compte. Si vous regardez notre charte d’entreprise, c’est un aspect que nous intégrons dans notre démarche. La conception des infrastructures, nous tenons compte l’aspect environnemental, la mise en œuvre nous tenons compte l’aspect environnemental.
Les grandes actions dans l’assainissement et d’adduction d’eau ?
Nous avons réalisé beaucoup de projets d’adduction d’eau. Nous venons tout récemment de faire un projet d’étude et l’adduction d’eau dans le grand Conakry. C’est-à-dire en 2040, pour la population de Conakry, quelle est la quantité d’eau que cette population a besoin. Nous avons d’abord élaboré le schéma directeur du grand Conakry, sur la base duquel nous avons fait l’étude. C’est une étude que la SEG a commanditée. Nous avons une grande expérience en matière d’adduction d’eau. On a fait un projet de 400 villages et localité au Congo Brazzaville. Il couvrait la moitié du pays. Nous venons de terminer ce projet. Au Sénégal nous avons fait le projet d’installation de pompes, réalisation des forages et d’adduction d’eau potable dans les villes secondaires tout comme dans les villages.
Quelle est la potentialité de la Guinée en termes d’eau ?
En Guinée on a beaucoup de chance et la nature nous a donné énormément de cadeaux, on n’a pas de problèmes d’eau. On a de problèmes de maitrise d’eau. J’ai l’habitude de dire qu’en Guinée, l’eau chasse les gens dans les maisons, et on n’a pas d’eau pour boire. Il y’a des endroits, on creuse un peu on a l’eau.
Dans les conditions normales, si on a les moyens et la volonté politique, on devait plus avoir un village qui n’a pas d’eau potable. Puisse que nous avons de l’ingénierie, nous avons des jeunes biens formés. Il y’a quand même beaucoup d’efforts, il y’a le SNAP qui a fait des années déjà. Mais il y’a énormément à faire. Il suffit d’aller sur le terrain pour se rendre compte qu’il y a un gros gap entre le besoin et ce qui est déjà fait.
Les défis dans l’adduction d’eau potable en Guinée ?
Oui évidemment, il y’a énormément de défis. Je pense que lorsque la Guinée va sortir de toutes ces phases, on va avoir une stabilité sur le plan institutionnel, il serait intéressant d’envisage de faire, une sorte de forum de l’eau.
Débattre et savoir qu’est ce qu’il faut faire pour que tous les guinéens aient de l’eau. Par ce qu’on ne peut pas expliquer que les burkinabés, où beaucoup de village aient leur forage et qu’en Guinée on trouve beaucoup de villages qui n’ont pas de forages, qui n’ont de points d’eau potables.
Nous avons eu la chance, la nature nous a doté énormément de ressources surtout en eau. On nous appelle souvent château d’eau de l’Afrique de l’Ouest. Mais y’a encore de défis, et sur le plan national il y’a une réflexion à mener.
Ce n’est pas l’argent qui manque souvent pour mener les projets. Les gens viennent souvent pour financer un projet et ils ne viennent pas pour financer une idée. Un projet il faut mener une étude, mais malheureusement en Guinée, c’est cette phase qui manque. Dans d’autres pays on prend beaucoup de temps pour faire des études même s’il n’y a pas de financement, on classe dès qu’il y’a une opportunité de financement, les projets sont là, on soumet le projet.
Votre collaboration avec les décideurs ?
Nous nous sommes des privés, nous sommes des ingénieurs. Quand y a le besoin que ce soit en Guinée ou sur le plan africain, nous faisons le travail. Le marché africain est ouvert, on est là, on gagne des marchés. Je viens de signer un contrat en Mauritanie, si ya besoin je réponds, si on me sélectionne, je vais, je fais le travail.
Si en Guinée, l’opportunité se présente je réponds toujours. Nous nous sommes là pour apporter des solutions à l’État quand il décide de travailler dans le secteur on évolue. Notre travail, c’est l’expertise. Un exemple si l’État veut faire une adduction d’eau dans un quartier, nous nous avons de l’expertise. Pour l’adduction de l’eau dans le grand Conakry, nous sommes allés chercher de l’eau à 47 km de Conakry. On sait le faire, mais c’est l’État qui décide.
Merci monsieur le Directeur pour cet entretien !
Interview Réalisée par : Aliou DIALLO/ LALEMAN Guinée