Le port de Kounsougou, dans la sous-préfecture de Kanfarandén à 50 km de Boké est transformé en un lieu de transit de bauxite des sociétés minières. Depuis près de 10 ans maintenant, la région de Boké a vu son environnement défiguré par l’industrie extractive. Près de 14 sociétés minières détiennent des permis de recherche et d’exploitation selon l’ONG Action mines Guinée.
La sous-préfecture de Kanfarandén n’est pas épargnée par cette situation. Elle dispose port artisanal considéré comme le tout premier port de la Guinée. A côté de ce grand port, il ya d’autres qui accueillent chaque jour plusieurs groupements de pêche des 15 districts que compte la localité. C’est notamment, le port de Kounsougou est l’un des plus impactés par la présence des ports miniers qui assure le transport de la bauxite. En plus de l’agriculture et le commerce, la pêche artisanale constitue la principale activité économique à Kanfarandén. Aujourd’hui toutes ces activités sont menacées face à la présence des sociétés minières qui transitent la bauxite sur le bras de mer. Les navires transportent plusieurs fois par jours des tonnes de bauxite de la zone côtière vers l’océan atlantique ou sont stationnés les bateaux chargé du transport vers d’autres continents. Le sous-préfet soutient qu’il est impossible de traverser au port de Kanfarandén pendant la basse marrée « il Ya trop de boue, la boue peut te prendre jusqu’à la taille, si tu as un malade ici ce n’est pas possible la traversée, c’est l’Etat qui doit nous aider, moi en tant qu’autorité je suis passé par tous les moyens, j’ai rencontré plusieurs fois les responsables de cette société mais jusqu’à présent rien ne va » a indiqué Lieutenant-Colonel Baba Sylla.
Révoltée dans son âme face à cette réalité, la cheffe de Kounsougou se montre très déçu. « Aujourd’hui nos cultures de riz le long du cours d’eau ne réussissent plus, la pêche artisanale ne marche pas, mêmes nos animaux domestiques meurent de faim. Ils ne peuvent pas manger des herbes à cause de la poussière. » a souligné Fatoumata Bangoura
Ces navires de transport de bauxite sont à la base de plusieurs chavirements des pirogues de pêche et de transport selon la cheffe de port de Kanfarandén « c’est nous qui commandons ce port jusqu’aux frontières de la Guinée Bissau. Même la semaine dernière, ils ont noyé un de nos frères, on a porté plainte, mais y’à pas de solution, quand tu vas vers la société on te dit de prendre le numéro du bateau en cas d’accident, qu’elle va sanctionner l’intéressé s’il est reconnu coupable. Mais toi qui te noie tu cherches à te sauver ou à prendre le numéro ou prendre la photo du bateau c’est impossible. Le gasoil qu’ils laissent dans l’eau détruisent nos récoltes.» Regrette Bangoura Fatoumata cheffe de port de Kounssougou.
Nantady Camara