La Commission de l’union européenne a proposé une réduction de 90% des émissions de gaz à effet de serre de l’organisation d’ici 2040. Cette suggestion vise la réduction des émissions de gaz à effet de serre à 90% d’ici 16 ans, et doit permettre aux gouvernements, à l’économie et aux citoyens de se préparer et de planifier une transition écologique inévitable face à l’ampleur de la crise climatique que vit le monde.
La finalité de ce plan Climat 2040 est de diminuer de 80% les énergies fossiles polluantes encore largement importées et de passer à l’électricité bas-carbone produite sur le sol européen. Garantir au passage la souveraineté énergétique de l’Union européenne, indique la RFI. La Commission prévoit ainsi d’électrifier la moitié de l’économie européenne, contre 22% seulement aujourd’hui, et veut développer les usines de panneaux solaires, d’éoliennes, de batteries, de pompes à chaleur ou d’hydrogène renouvelable.
Ce changement transitoire coûtera 1 500 milliards d’euros par ans, selon Bruxelles. Pour atteindre cet objectif, tous les secteurs comme les transports, l’industrie, le bâtiment ou encore l’agriculture devront se transformer. « La Commission européenne prévoit d’électrifier 50% de notre économie. Cela veut dire qu’il va falloir déployer beaucoup plus rapidement les véhicules électriques, les pompes à chaleur, électrifier les projets industriels pour qu’ils ne reposent plus sur du gaz ou du charbon, etc… », commente Neil Makaroff, Directeur d’un groupe de réflexion sur la transition écologique de l’Union européenne.
Pour l’heure, la Commission se réserve de donner plus d’explications et lance simplement un dialogue. Parce qu’elle se retrouve fragilisée à quelques mois des élections européennes et en plein mouvement de protestation des agriculteurs. Pour tenter d’apaiser les esprits, Wopke Hoekstra, commissaire européen en charge de l’action climatique, a expliqué ce mardi devant le Parlement que si la réduction des émissions est nécessaire face à la crise climatique, cela ne doit ni pénaliser l’économie européenne encore largement dépendante aux énergies fossiles, ni pénaliser les citoyens européens.
« Il n’y a aucun doute : il faut agir pour le climat et cela nécessite de nous préparer », a-t-il exprimé.
La politique environnementale européenne devait se faire en coopération avec tous les États membres et se baser sur deux piliers : « le premier, c’est l’action en faveur du climat. Et le second pilier que nous devons bâtir conjointement à l’action climatique, c’est celui de la transition juste, de la compétitivité, de l’équité » ajoute-t-il.
Pour atteindre l’objectif, on doit accélérer les efforts. Les changements de politiques doivent concerner tous les secteurs alors que ce qu’on voit, c’est un soutien permanent à l’agrobusiness et à un modèle d’agriculture qui continue à émettre des gaz à effet de serre au lieu de soutenir une agriculture durable qui pourrait faire partie de la solution face au changement climatique.
M.Makaroff partage l’urgence de verdir l’économie européenne. « Les Américains et les Chinois investissent énormément dans la transition écologique. Ils sont clairement en train de gagner une course industrielle à la transition écologique à l’échelle mondiale. Si l’Europe n’est pas en mesure de débloquer des investissements massifs elle risque très rapidement d’être déclassée d’un point de vue économique et industrielle », analyse-t-il. Et d’ajouter : « Maintenant, il faut construire une suite plus sociale qui accompagne un peu plus les citoyens européens dans cette transition ».
Mamadou Bailo KANTÉ