Après ses études supérieures à l’université Dakar-Bourguiba en droit des affaires, Mabinty Soumah n’a pas tardé de prendre sa décision, celle de revenir au pays. Cette femme revient à Conakry avec plusieurs projets et initiatives dans sa gibecière, notamment, la mise en place d’une structure engagée et déterminée dans la protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique dans le pays. Il a suffit juste un temps de réflexion pour emprunter le chemin. Mabinty et son groupe décident de créer l’ONG, Femmes Engagées pour la Salubrité (FES). D’après elle, tout est parti de ce constat, la question de salubrité est cruciale en Guinée.
« En 2018, nous avons constaté qu’il y avait beaucoup de soucis de salubrité dans les quartiers. Les idées fusaient de tous les côtés, il y a d’autres qui disaient qu’on créer un mouvement, ceci ou cela. Franchement moi je n’adhérais pas à un mouvement de démagogie, ce que je voulais c’est de faire quelque chose qui pouvait servir mes concitoyens, et qui pouvait avoir de l’impact. C’est ainsi avec un groupe de 10 femmes nous avons décidé qu’on aille avec le format ONG et puis qu’on allait se battre de notre mieux pour résoudre le problème. » affirme-t-elle.
Actuellement présidente de l’ONG Femme Engagée pour la Salubrité, Madame SOUMAH a dirigé plusieurs réalisations. De 2018 à nos jours l’ONG Femmes Engagées pour la Salubrité, a fait beaucoup d’impacts sur le terrain dit-elle. Pour réaliser ces activités, cette structure utilise comme voies et moyens la sensibilisation, des conférences, les causeries éducatives, entre autres. Selon Mabinty Soumah, seulement les années précédentes, elles ont assaini et renouvelé les douches de plusieurs écoles de la capitale.
« Les questions de salubrité sont énormes. Dans la chaîne, il y a des segments comme la salubrité en milieu scolaire qui nous a énormément intéressé. Donc nous sommes allés faire de la prospection dans les écoles des communes du grand Conakry et nous avons décidé dans un premier temps de venir sensibiliser.
Et puis les causeries éducatives. Parce que ce sont des primaires et des collèges. Il fallait déjà leur expliquer ce que c’était. C’est ainsi que nous avons fait des campagnes de sensibilisation et de nettoyage dans beaucoup d’écoles. Nous avons pu encore renouveler les latrines de plusieurs écoles qui étaient vraiment impraticables. C’est le cas de l’école du centre à Kaloum qui a été complètement refait. Le bâtiment en lui-même était bon mais les toilettes étaient bouchées depuis trois ans avant qu’on arrive et les enfants déféquaient en l’air dans la cour de l’école. On a trouvé que ça c’est vraiment dangereux pour la santé des enfants. » renchérit cette femme, au rire d’optimiste.
En ce qui concerne ses collaborations avec les autres femmes de son ONG, la présidente les trouve très saines. Cependant elle pense que comme toute autre organisation, c’est le degré d’engagement qui fait la particularité entre les membres. « Quand vous prenez une ONG qui a 11 membres fondatrices, malheureusement vous trouverez que c’est un noyau de cinq membres qui travaille véritablement. Mais aussi c’est ça le leadership. Ce n’est pas de faire travailler mais de faire et montrer l’exemple et de pousser les autres à venir. À chaque fois qu’on peut le faire on le fait au maximum afin d’impliquer tout le monde pour que les gens sachent que les engagements du début ne doivent pas changer. » ajoute la présidente.
Malgré les difficultés financières auxquelles fait face cette structures féminine, Mabinty Soumah compte la pousser vers le plus haut niveau dans le cadre de la protection de l’environnement. Dans le futur, madame Soumah veut se projeter dans les initiations aux questions environnementales en milieu scolaire. « Cela permet aux apprenants d’avoir eux-mêmes la main dans la pâte afin de prendre soin de l’environnement de façon durable. Mais également de faire le lien entre les questions de salubrité et de santé publique. » Conclu-t-elle.
Mamadou Bailo Kanté