Ces dernières années, l’usage des sachets plastiques est devenu une pratique grandissante et inquiétante dans la capitale guinéenne. La proportion des personnes qui utilisent les sachets ne fait prend un chemin croissant de plus en plus. Les entreprises de production de ces sachets plastiques aussi se multiplient un peu partout dans le pays. Ce qui constitue un vrai problème environnemental et écologique.
L’utilisation de ces sachets plastiques est également « source de pollution de la nature. » Dans la ville de Conakry, les constats révèlent depuis des décennies, une utilisation extrême et irrationnelle des plastiques. Dans les différents quartiers, il est impossible de parcourir la moindre distance sans voir des immondices de déchets plastiques par terre. Cette situation anarchique a des « conséquences néfastes sur l’environnement » mais aussi sur la « santé humaine ». Selon les experts de l’environnement, la matière première utilisée pour la fabrication de ces plastiques provient du pétrole. Un élément chimique très polluant voire nuisibles pour l’environnement. D’après certaines études menées par les spécialistes « un sachets plastiques peut faire environ 400 ans sans que ce plastique ne périsse ».
Comment lutter contre ce phénomène embarrassant pour nombre de personnes ?
Pour Abdoulaye Gonkou BAH spécialiste en évaluation environnementale et sociale et Directeur exécutif de l’ONG Agir Contre le Réchauffement Climatique (ACOREC), il faut d’abord partir des conséquences « l’utilisation des sachets plastiques a des conséquences néfastes sur l’environnement physique, mais aussi sur la santé humaine. Le déversement de ces sachets plastiques au niveau de l’océan, pourrais empêcher la pénétration de l’air dans l’océan. Ce fait a de graves impacts sur les espaces halieutiques et les animaux qui vivent dans la mer.
Au-delà de ces impacts sur la mer il y a d’autres conséquences sur la terre. Si vous partez aujourd’hui en brousse, vous verrez un peu partout des déchets plastiques. Le bétail vient pour consommer cela. Ça les empêche de manger d’autres aliments et ça renferme l’estomac de ces bêtes. Ensuite l’incinération du plastique entraîne un dégagement des gaz à effet de serre sur l’environnement, ce qui participe aujourd’hui à la pollution de l’air et conduit au changement climatique » a-t-il expliqué.
Face à cette situation qui constitue une grande menace pour la nature, les spécialistes et gardiens de l’environnement proposent de solutions pour diminuer l’utilisation des sachets plastiques dans notre pays. D’après Cellou DIALLO président de la commission environnement et développement durable à la mairie de Ratoma, pour réduire la présence des sachets plastiques, l’État doit prendre en considération et valoriser certains aspects. « Il faut que le gouvernement au niveau central revoit la politique d’importation des plastiques. En introduisant des mesures. La question pourrait même être régler au niveau législatif. On peut introduire par exemple des taxes spéciales pour les unités de production d’eau qui utilisent beaucoup de déchets. Mais aussi aux usines de fabrication de ces plastiques.
On peut aussi limiter l’importation de certains types de plastiques dont le recyclage est quasi-impossible ou la réutilisation est quasi-impossible dans le pays.
On doit surtout encourager les secteurs de la valorisation des déchets qui est en train de se former petit à petit en Guinée. Il y a dans beaucoup de quartier aujourd’hui des collecteurs de déchets plastiques », Suggère Cellou DIALLO.
Pour Abdoulaye Gonkou BAH qui abonde dans le même sens, lui, il estime que pour atténuer l’usage des sachets plastiques, les autorités pourraient se pencher sur d’autres perspectives, notamment la mise en place des emballages en carton biodégradable. « Les mesures à prendre par rapport à l’utilisation des sachets plastiques, aujourd’hui avec la révolution écologique, il y a des mesures qui ont été mises en place : remplacer les sachets plastiques par des emballages en papier ou des cartons, nous estimons que c’est l’une des meilleures solutions. Parce que ces emballages sont en phase directe avec les objectifs de développement durable.
L’autre chose est que ces emballages en carton sont dégradables.
Surtout l’utilisation des emballages et des sacs biodégradables avec du papier. Donc toutes ces mesures ont montré que nous pouvons, nous surpasser de l’utilisation de ces plastiques. Si je prends le cas de la Guinée, on pourrait interdire cela. Donc l’État a la lourde responsabilité de prendre des dispositions pour nous permettre de nous surpasser de l’utilisation de ces plastiques. Il faut aussi au niveau des citoyens, qu’il y ait une forte sensibilisation que l’utilisation de ces plastiques cesse dans le quotidien du guinéen », propose Abdoulaye Gonkou BAH.
Au-delà de toutes ces pistes de solutions contre l’utilisation des sachets plastiques, la réglementation du secteur de fabrication et d’importation pourrait réduire la prolifération des déchets plastiques en Guinée.
Mamadou Bailo Kanté