Ce qui s’est passé au Maroc et ce qui se passe maintenant en Libye est la conséquence du changement climatique !
C’est cette phrase que nous avons posté sur la toile la semaine dernière. Assis certainement derrière son smartphone ou ordinateur, cet autre passionné des questions environnementales, n’a pas tardé de réagir. Il s’agit bien de Baba Amirou Dramé, Étudiant en Master 2 géographie parcours recherche en environnement, aménagement et développement à l’université de Tours. Il a travaillé en Master 1 sur les inégalités environnementales en ville : cas des aménités vertes et hydriques dans le quartier Coty, commune de Blois en France. Et qui, actuellement travaille sur la transition écologique et sociale dans le Loir- et -cher en France.
En réponse, il dit ceci : Pour le cas marocain, c’est un peu discutable. Mais pour la Libye, je suis d’avis. Le séisme tout comme les inondations sont des catastrophes naturelles dont les origines sont différentes. Notre rédaction s’est intéressée et voilà l’interview qu’il nous accorde.
Qu’est-ce qu’on peut retenir de ce qui s’est passé au Maroc ?
Dans la nuit du 08 au 09 septembre 2023, un phénomène géologique puissant appelé séisme d’une magnitude de 6, 8 à l’échelle de Richter s’est produit à Marrakech au Maroc. Appelé aussi tremblement de terre, cette catastrophe naturelle n’est pas un phénomène nouveau dans cette région connue pour son activité sismique intense. Le massif montagneux (ATLAS) que partage d’ailleurs ce pays avec l’Algérie et la Tunisie, résulte de différents mouvements de terrains dans le temps. Pour rappelle le Maroc à connu des séismes comme celui d’Agadir de 1960.
Qu’est-ce qui est à l’origine de ce phénomène ?
La planète sur laquelle pour le moment où la vie est possible est composée d’une douzaine de plaques, appelé plaques tectoniques. Nous avons parmi ces plaques, des plaques océaniques (qui se trouvent dans les océans, atlantique, pacifique et indien) et plaques continentales. C’est le mouvement des plaques les uns par rapports autres, c’est-à-dire le frottement de deux plaques qui sont à l’origine des séismes. A ce niveau, il faut signaler que le déplacement de deux plaques à la surface de la croûte terrestre appelé en terme technique mouvement de convection entraine la tectonique des plaques.
Les plaques se déplacent quelques centimètres par an et par zone, dont nous avons : Dans certains endroits, les plaques s’éloignent les unes des autres c’est la zone d’accrétion plus précisément dans l’océan atlantique et l’océan pacifique. La deuxième zone est la zone où se produisent la majorité des séismes, c’est la zone de subduction, c’est-à-dire le glissement d’une plaque océanique sur une plaque continentale.
Parlons-en du cas marocain !
Le Maroc est situé entre deux plaques, la plaque eurasienne et la plaque nubienne ou africaine, la convergence de ces plaques est à l’origine de ce séisme. Il faut aussi signaler le chevauchement des failles avec la particularité liée à la présence du massif montagneux qui a occasionné les glissements de terrains et impacté les villages situés à proximité.
Pourquoi de tels dégâts ?
Pour répondre à cette question, il faut d’abord s’interrogé sur la culture du risque et des aléas, les habitants ont-ils la connaissance sur l’existence de ce danger, ont-ils été déplacé avant le phénomène ? les systèmes d’alertes sont-ils à point afin d’informer les populations sur l’évolutions des mouvements tectoniques ? les habitations sont-ils conformes aux normes sismiques comme au Japon ?
Qu’en est-il du changement climatique ? A-t-il sa part ?
Le changement climatique est au centre des réflexions dans le champ scientifique, des chercheurs géophysiciens, géologues et climatologues s’interrogent souvent sur un éventuel lien entre ce phénomène et le séisme. Il serait maladroit de ma part de ne pas mentionner que le réchauffement climatique ne contribue pas à la fonte des glaciers au pôle nord, ce qui est pour certains scientifiques une sorte de perte de la masse des glaces qui pourrait modifier les tensions au sein de la croûte terrestre et éventuellement activer les failles sismiques pouvant aboutir aux séismes.
Pour le moment tel n’est pas le cas, mais il y’a quand bien même des inondations dont le plus récent enregistré en Libye. Il est évident que les activités humaines par la révolution industrielle en Europe depuis 1760 en Angleterre, transporté dans les autres coins du monde, ainsi les conséquences des différentes conflagrations dans le monde ont perturbé le cycle normal de notre planète entachée de pollutions diverses (eau, air, sonore). A cet effet, les épisodes de canicules se succèdent et rendent de façon spectaculaire la fonte rapide des calottes glaciaires, qui font augmenter le niveau des océans.
Pour conclure, il est vrai que nous subissons des catastrophes naturelles inédites sur le continent africain dont la part de pollution est moindre par rapport aux puissances économiques. Il est temps pour les pouvoirs publics africains de mettre dans leurs agendas la notion du risque pour mieux se prémunir de ces phénomènes qui sont là, et, avec lesquels nous sommes obligés de vivre avec.
Aliou DIALLO