Dans le panorama intellectuel contemporain, l’œuvre d’Andreas Malm émerge tel un phare éclairant les recoins méconnus du capitalisme sous un nouveau prisme : celui de l’environnement. Né en 1977 en Suède, Malm, militant et chercheur socialiste engagé, s’est vu étiqueté « extrémiste » par les journaux de droite suédois pour son combat contre l’occupation sioniste et sa défense des droits du peuple palestinien. Toutefois, son exploration des ramifications du capitalisme ne s’arrête pas là. Son ouvrage phare, « Le capital fossile », explore avec rigueur la suprématie du modèle capitaliste dans la production et la prolifération des combustibles fossiles, un facteur intrinsèquement lié au changement climatique.
Le terme « capitalisme vert », forgé par Malm, devient alors une clé pour déchiffrer le virage soudainement éco-conscient pris par le capitalisme et ses gouvernements. Ces derniers, autrefois pilotes de l’expansion industrielle sans entrave, se sont mués en champions de la protection de l’environnement et de la santé des océans. Cependant, Malm soulève une question cruciale : cette nouvelle orientation est-elle sincère, ou n’est-elle qu’un stratagème sophistiqué pour maintenir l’emprise du capitalisme sur la production et la consommation ?
Sa critique acerbe s’étend également aux mouvements écologistes, en particulier ceux du « Nord ». Malm dénonce leur réticence à pointer du doigt la responsabilité du capitalisme, de l’industrie et de l’agriculture dans la pollution. Il pointe du doigt la minimisation des conséquences sociales et l’ignorance des impacts désastreux de la production de masse sur les populations défavorisées, en particulier en Afrique, où les effets de la pollution sont ressentis de manière exacerbée.
Dans une ère où la crise climatique est niée par certains, telle l’extrême droite et des figures politiques comme Donald Trump, Malm évoque l’urgence d’une transformation radicale. Il plaide en faveur d’une stratégie révolutionnaire, ancrée dans des actions collectives et de désobéissance civile, afin de remettre en question le système capitaliste avant de le réinventer. Les travaux d’Andreas Malm se veulent plus que des critiques, ils sont une invitation à repenser le modèle socio-économique dans sa globalité. À travers ses publications, son engagement académique et ses actions sociales, Malm nous exhorte à embrasser une mutation vers un système socialiste écologique, capable de répondre efficacement aux défis de la crise climatique, tout en maintenant la justice sociale au cœur de ses préoccupations.
Face à des campagnes de dénigrement visant ses recherches et ses études, Malm demeure inflexible dans sa quête d’un changement véritable. Sa démarche engagée lui vaut le qualificatif d’extrémiste, principalement de la part de l’extrême droite qui détient actuellement le pouvoir au sein de certaines coalitions politiques en Europe. Cependant, il persévère dans son plaidoyer en faveur d’un avenir plus équitable et durable pour tous, où la convergence de la lutte pour la justice sociale et celle pour la préservation de l’environnement devient une nécessité impérative à l’échelle mondiale.
Par Aissani Mohamed Tahar