La ville de Conakry est l’une des villes de l’Afrique de l’ouest, les plus exposées aux effets des inondations. Le début de chaque saison pluvieuse marque ses pas vers ce phénomène dans cette ville. Ces effets climatiques touchent toutes les différentes communes de la capitale guinéenne et les localités environnantes. Une situation qui devient de plus en plus préoccupante selon les spécialistes des questions environnementales.
Les fortes pluies qui s’abattent dans la capitale guinéenne et certains facteurs liés à l’urbanisme, les inondations s’amplifient et les vents d’inquiétudes s’abattent sur les citoyens à chaque fois que la pluviométrie ouvre ses vannes sur Conakry. Ce phénomène est observé de près par les spécialistes de l’environnement. Selon Ibrahima Diallo juriste expert des questions environnementales, minières et énergétiques, les inondations à Conakry ne datent pas d’aujourd’hui. Il pense que si l’urbanisation n’est pas organisée en fonction des objectifs de développement durable, la recrudescence des inondations prendra un élan considérable. « Au fait pour moi la question des inondations ce n’est pas nouveau.
C’est quelque chose qu’on vit depuis que l’urbanisation anarchique est devenue de plus en plus importante dans la capitale. Tant qu’on ne mettra pas un système de construction, d’urbanisation conforme aux objectifs de développement durable, on se retrouvera toujours dans ces situations.
Quand on vit dans une zone côtière, il faut chercher à savoir quelles sont les zones d’habitation, de bois, les zones industrielles et bien planifier. En plus de ça, le pays a besoin d’un système d’alerte performante. Mais les systèmes météorologiques de la Guinée, ne nous permettent pas de savoir la quantité de pluie qu’on attend. » Explique cet expert.
Dans la commune de Matoto située en avale de celle de Ratoma, les inondations demeurent aussi récurrentes et font parfois de dégâts allant jusqu’à des pertes en vies humaines. Rencontré à la Mairie de Matoto, N’faly Fanta Camara, Conseiller Communal chargé du développement et environnement regrette les cas d’inondations dans sa juridiction. « Nous avons enregistré des cas d’inondations à Yimbaya-permanence et malheureusement une dame a perdu la vie là-bas par électrocution. Le plus souvent pour le cas de Matoto, nous constatons au niveau de la clôture du camp Alpha Yaya DIALLO, avec la pression de l’eau quand la clôture cède, les familles environnantes reçoivent une quantité énorme et on a eu de dégâts matériels très importants. Mais nous constatons aussi que dans certains endroits ce sont les ordures qui bloquent le passage de l’eau. Il faudrait que les gens cessent de verser les ordures dans les caniveaux » affirme-t-il.
D’après Mohamed BERETE citoyen résident à Matoto, les inondations sont des phénomènes à craindre. Parce que du moment où ça se produit, il peut y avoir beaucoup de répercussions sur la vie humaine. Il interpelle les citoyens au civisme.
Selon les experts de l’environnement, la vulgarisation et le respect des codes fonciers et environnementaux pourraient contribuer à la réduction des cas d’inondations dans la ville de Conakry.
Mamadou Baïlo KANTE