Les inondations sont le premier risque naturel à Conakry et ses environs en termes de dommages occasionnés, principalement sur les biens, et plus exceptionnellement sur les personnes.
Ces inondations sont aggravées depuis des années par un mauvais plan d’aménagement du territoire. En construisant de nouvelles routes, des entreprises, des logements, en développant l’agriculture intensive, en déforestant ou en modifiant le tracé des cours d’eau, nous avons détruit les espaces naturels qui absorbent normalement l’eau des crues et entravé le bon fonctionnement des cours d’eau. De nombreuses constructions ont été implantées en zone inondable. Les villes se densifient et les constructions s’approchent toujours plus des zones à risque. La vulnérabilité des territoires augmente. En Guinée, l’effet du changement climatique sur les inondations n’est pas encore perceptible statistiquement. L’aggravation des dégâts des inondations observée depuis quelques décennies a pour principale cause l’action de l’homme : imperméabilisation des sols, construction sur des terrains en bordure de cours d’eau et non-respect des principes de précaution (zones inondables en principe non constructibles, (non respect des zones rouges)En revanche, le changement climatique va accentuer les extrêmes météorologiques, avec des pluies plus importantes sur un plus faible nombre de jours. Cette augmentation de l’intensité des précipitations amplifiera les phénomènes d’inondation et risque d’accroitre les dégâts observés en zones vulnérables. Face à ces défis, il est indispensable d’avoir une réflexion sur l’ensemble du bassin versant depuis la source jusqu’au littoral, et dans une démarche solidaire entre l’amont et l’aval.
En matière d’aménagement du territoire, la priorité consiste à : Conserver les zones inondables pour qu’elles puissent continuer à jouer leur rôle de tampon vis-à-vis des crues. L’urbanisation doit être limitée aux zones non inondables. Les équipements, s’ils doivent être implantés en zones inondables, doivent être conçus et gérés pour être adaptés à l’inondation.
Réduire l’artificialisation des sols pour favoriser l’infiltration de l’eau et réduire les vitesses d’écoulement en surface. Toute ma compassion aux Victimes de coyah.
Abdoulaye Gonkou Bah/ Directeur Exécutif d’ACOREC