Entre et Elle SARL est une société à responsabilité limitée. Elle est portée aujourd’hui par un jeune qui, malgré toutes les opportunités de voyage ou d’études prend le chemin de tenir l’héritage que son père a toujours aimé. Il s’agit bien de l’élevage qui est un des secteurs porteurs de croissance économique lorsqu’il est bien organisé. Nous nous sommes fait le devoir de se déplacer et discuter avec Elhadj Aboubacar Dansoko, tout en cherchant à savoir pourquoi sa passion pour cette activité. Celui que vous allez découvrir tout au long de cette interview n’a de vie qu’avec l’élevage actuellement. Cependant, il rencontre des difficultés dans le secteur.
Bonjour Monsieur DANSOKO, dites-nous exactement, c’est quoi l’entreprise Entre et Elle ?
Entre et Elle SARL est une entreprise qui évolue dans la production d’œuf de consommation et viande de poulet cela fait très longtemps. Et également dans le domaine agricole, de la culture de pommes de terre et ainsi que du maïs pour servir de consommation pour les poulets.
Pourquoi il a choisi ce domaine ?
L’amour des animaux, je pense que depuis fort longtemps j’aimais les oiseaux donc je faisais tout pour attraper des pigeons pour attraper des l’agui-gendarmes. Donc je faisais tout le temps des pièges pour attraper les oiseaux en grandissant, je me suis rendu compte que mon père était éleveur qui avait des gros oiseaux avec lui, j’ai pris goût à l’activité le fait de produire des œufs, d’être au contact des animaux finalement on finit par développer une complicité avec ces animaux.
Aujourd’hui je vous assure à mon réveil, la première chose à laquelle je pense ce n’est pas mes enfants, c’est à ces animaux-là, je pense que tous sont mes enfants et je ne veux pas que quelque chose ne les arrive de mal. C’est pourquoi lorsque j’ai eu la grippe aviaire ça m’a fait un choc aujourd’hui beaucoup d’entre nous qui ont vécu cette expérience font des cauchemars encore à ce sujet.
Aujourd’hui vous évoluez dans l’aviculture, et la grippe est l’une des maladies qui a attaqué beaucoup de ferme en 2022, quels sont vos moyens de lutte ?
Quand la grippe aviaire survient, c’est très compliqué parce qu’on a d’abord des sujets qui sont malades et qui probablement vont mourir. Donc on appelle les services spéciaux pour abattre c’est ce que le protocole demande. Particulièrement la Guinée a connu un virus de type H5 donc est le pire de tous les virus de cet ordre et donc finalement les services publics sont venus abattre le cheptel que j’avais et finalement on se retrouve dans les difficultés.
Justement, quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
Les difficultés sont multiples, mais actuellement les plus saillant ce sont les problèmes de santé c’est un problème qui menacent régulièrement le secteur notamment la grippe aviaire ya quelque temps, mais également des problèmes d’ordre commercial Parce qu’à un moment donné les œufs se sont vendus un peu trop bien, au point que les gens se sont plaints, mais aujourd’hui il y’a une mévente dans le secteur.
Comment la prise en charge se fait quand vous avez des cas de grippe aviaire ?
Alors je donne l’exemple de mon cas pratique, c’est que dès les premiers instants que j’ai remarqué la maladie, j’ai appelé les services publics ils sont venus automatiquement abattre les animaux.
On a brûlé ce qu’il y avait à brûler, parce qu’il ne faut rien laisser comme trace, on a procédé au nettoyage du bâtiment et depuis des promesses avait été faites pour qu’on puisse être financé c’est à dire qu’on nous accorde des prêts pour nous relancer, mais à datte ça retarde encore. Des documents nous avaient été demandés, donc nous les avons fournis nous sommes en étroite discussion avec les services qui s’en occupent, le FODA notamment le Font de Développement Agricole.
Quelles sont les étapes à suivre pour lutter contre cette maladie notamment la grippe aviaire ?
Les étapes, bien avant de les avoir, nous appliquions déjà certaines mesures. Mais comme c’était la première fois en Guinée, on n’avait jamais connu la grippe aviaire, vous savez d’abord il faut une distance entre les différentes fermes. Par ce que, même si vous appliquez les meilleures mesures pour résister face à la maladie pour votre ferme, si vous avez un voisin indélicat qui a une ferme et qui ne respecte pas les mesures, vous êtes exposés.
D’abord une distance réglementaire entre les fermes d’à peu près au minimum d’un kilomètre et deuxièmement à l’interne, ce que vous pouvez faire, c’est d’avoir une bio sécurité, c’est donc avoir des pédiluves, des vestiaires pour éviter que les menaces de l’extérieur ne rentrent au sein de votre ferme.
Avoir un protocole de suivi, c’est à dire dès que vous constatez des signes qui s’apparente à la maladie, le déclarer au niveau des services publics pour éviter que cela ne se répande. Et donc, je pense que tous ces éléments-là combinés particulièrement au sein de votre ferme qui peut empêcher que la maladie ne se répande beaucoup plus vite et qu’elle fasse beaucoup de dégâts.
Parlez-nous de votre passion pour cette activité avicole ?
La passion elle reste ici d’ailleurs je le dis, parce que je suis aussi formateur de temps à autre. A quelques jeunes, je leurs donne des leçons sur l’élevage mais je dis que sans passion vous ne pouvez pas réaliser cette activité.
J’entends beaucoup dire que je suis dans quelques choses mais je veux avoir un deuxième pied ça, cela ne marche pas c’est à dire que si vous décidez vraiment de vous lancer dans l’aviculture, il faudrait avoir la passion de ce que vous voulez faire.
C’est seule la passion qui peut nous pousser vraiment à rester ici à des heures tardives. C’est cette passion qui nous pousse à penser à eux, même avant notre famille, en fait quand on devient éleveur on a une autre façon de voir le monde et c’est ce que beaucoup de personnes n’arrivent pas à comprendre.
Quels sont les grands axes sur lesquels vous travaillez ?
Aujourd’hui nous sommes sur plusieurs ressources. Comme je l’ai dit notamment la poule pondeuse, qui est destinée essentiellement à la production d’œuf de consommation pour ravitailler le marché local, ce n’est pas pour l’usage familial.
Vous avez vu qu’il y’a à peu près derrière moi ici plus de cent mille têtes, donc ce n’est pas pour la famille c’est pour les populations et au-delà, nous avons aussi l’élevage doublé de chair dans lesquels nous avons investi, c’est pour la viande de chair et en fin de compte nous avons commencé depuis quelques temps l’élevage des poulets locaux amélioré et je pense que c’est un bon marché qui est intéressant pour nous guinéens.
Puisque nous raffolons de nos poulets locaux et donc en améliorant un peu plus ce type de poulet, je pense que nous pourrons attirer beaucoup plus de monde dans le secteur de l’élevage.
Dites-nous, aujourd’hui quels sont les défis auxquels vous faites face ?
Aujourd’hui les défis sont énormes. Il n’ya pas longtemps nous avons eu une rencontre avec monsieur le premier ministre, qui est d’ailleurs venu visiter cette ferme ainsi que le ministre de l’agriculture de l’élevage Mamoudou Nagnalen Barry et nous avons fait un peu le diagnostic du secteur.
Nous nous sommes rendus compte que le besoin en maïs, il est vraiment criard. Parce qu’après décembre vous avez le prix du maïs qui ne fait que grimper jusqu’au mois de septembre à la nouvelle récolte. Donc on a entamé des discussions pour parler avec notre ministre à ce sujet il a pu recueillir cinq millions de dollars au près du budget national pour financer les aviculteurs dans ce sens-là.
Merci pour cette Interview
C’est moi qui vous remercie…
Interview réalisée par LALEMAN GUINEE et Nantady CAMARA