Lancement ce mercredi 14 juin 2023 à Conakry des travaux de la 16ème édition du forum régional de la Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain (COPAGEN) . Le thème retenu cette année est ‘’Biodiversité et changement climatique : Enjeux, Défis et Perspectives pour les systèmes alimentaires durables en Afrique’’.
La COPAGEN est représentée dans 9 pays africains à travers des coalitions nationales. Il s’agit entre autre du Benin, la Guinée-Bissau, la Côte-D’ivoire, le Sénégal, le Burkina Faso, le Mali, le Niger ,le Togo et la Guinée. C’est un mouvement associatif citoyen qui défend les droits des communautés locales et des agriculteurs pour préserver les ressources génétiques de l’Afrique contre diverses formes de menaces dont les Organismes génétiquement modifiés OGM et la Biopiraterie.
L’objectif principal de cette rencontre de 3 jours est de construire des axes stratégiques de développement des systèmes alimentaires durables dans une optique de préservation de la biodiversité sous la menace des effets du changement climatiques. La rencontre vise également à alerter l’opinion publique sur les risques et conséquences de l’érosion des ressources biologiques, la crise de la biodiversité et la crise climatique. La COPAGEN compte susciter une prise de conscience des décideurs sur la préservation des ressources de la biodiversité pour lutter contre la crise climatique. En effet les populations de vertébré ont chuté en moyenne de 69% selon le dernier rapport du fond mondial pour l’environnement et l’Union international pour la Conservation de la nature indique que 40% des plantes sont aujourd’hui menacé d’extinction à plus ou moins longue échéance dont 8% sont en danger critique. Selon la coordinatrice régionale de la COPAGEN « Les plantes sont le cœur de la Biodiversité mondiale et le poumon de la Terre. Le plus grand défi pour nous, c’est d’amener nos politiques à pouvoir intégrer concrètement l’agroécologie que nous estimons être la voie par excellence dans nos systèmes de production alimentaires, pour que cela puisse aider à avoir des systèmes qui soit sous le contrôle des communautés, sous le contrôle de nos décideurs politiques, et qui soit également sous le contrôle des acteurs nationaux. Par ce qu’on ne peut pas avoir une alimentation qui dépend de l’extérieur, nous devons par notre propre moyen trouver des solutions adaptées à notre continent, à nos réalités pour pouvoir faire fasse à cette demande croissante en aliments qui est nécessaire pour que les populations puissent mener une vie normale, une vie descente. » affirme Pauline ZEI.
Plus de 60 personnes venues des pays membres de la COPAGEN ainsi que des représentants de la société civile et des associations paysannes de l’agriculture prennent part à ce forum régional de Conakry. Rassuré de la portée de ce forum pour la préservation de la biodiversité, Maky Bah Directeur pays ACCORD en Guinée, soutient que la Biodiversité et le changement climatique sont des enjeux qui nécessitent une attention urgente et collective. « De nos jours notre monde est confronté à des défis environnementaux majeurs, des espèces en voie de disparition, aux psychoses des écosystèmes dégradés, en passant par l’augmentation des Catastrophes naturelles. Il est temps de prendre des mesures audacieuses et concrètes pour préserver notre planète et assurer un avenir durable. Ce forum est donc une occasion précieuse pour nous de partager nos connaissances nos expériences, afin de trouver des solutions novatrices… ensemble nous formons une communauté diversifiée qui peut apporter une contribution significative à la préservation de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique » a-t-il indiqué
Présent à cette rencontre, le conseiller principal du ministre de l’agriculture et de l’élevage soutient que l’Afrique doit se nourrir d’elle-même « Quelle honte pour nous que pousse sur nos terres le café le thé le cacao, et que sur nos tables nous trouvons des produits manufacturés, venant d’autre continent, on devrait se poser des questions, très souvent nous nous sentons socialement élevé lorsque nous avons des produits étrangers sur nos tables rares sont ceux qui se réjouissent d’avoir le manioc à table, d’avoir de l’igname pourtant ce sont des aliments nutritif. Nous les avons à foison, pourtant c’est le fruit de nos labeurs » a dénoncé Jean Luc FABBER.
Nantady CAMARA