La gestion de la biodiversité, la conservation l’écosystème marin et côtier sont des défis auxquels les organisations évoluant dans le domaine de l’environnement font face. L’année 2022 laisse encore des traces dans ce sens et le Directeur Exécutif du Partenariat Régional pour la Conservation de la Zone Côtière et Marine PRCM est conscient de l’enjeux des défis attendent les acteurs de l’environnement. C’est dans ce cadre que Dr Ahmed SENHOURY nous a accordé un entretien. Avec lui, nous avons parlé des activités réalisées.
Bonjour madame Monsieur le Directeur
Dites-nous quels sont les projets et programmes du PRCM en 2023 pour l’espace et pour la Guinée, et quel est l’objet de votre séjour en Guinée ?
Le PRCM mérite d’être en Guinée, par ce que les enjeux de la biodiversité et de la Conservation sont énormes. Les engagements aussi des acteurs sont confirmés donc c’est l’occasion d’accompagner cette volonté à la fois de la société civile mais aussi du gouvernement qui vise à accompagner les actions de développement à travers la mise en place des conditions favorables à la préservation de l’environnement. Donc c’est pourquoi le PRCM s’engage effectivement au côté de la Guinée et d’autres pays de l’espace PRCM dans ce contexte particulier où nous sommes dans une phase de transition, nous essayons de promouvoir un développement qui tient compte des contraintes environnementales et nous sommes donc à côté des partenaires pour atteindre cet objectif.
Pouvez-vous nous rappeler les domaines d’intervention du PRCM ?
Le PRCM intervient globalement dans la protection de la zone Marine et côtière de l’Afrique de l’ouest à travers le renforcement de la résilience face aux changements climatiques de cette zone côtière. Mais aussi des communautés qui y vivent à travers la gestion durable des ressources notamment les ressources halieutiques, à travers la protection et la conservation de la biodiversité et surtout avec la promotion d’une gestion intégrée des zones côtières et Marines de l’Afrique de l’Ouest.
Alors quels sont les projets et programmes pour 2023 dans l’espace PRCM ?
PRCM c’est 6 pays qui sont déjà très dynamiques même si on projette d’étaler le PRCM vers d’autres pays. Nous allons continuer nos activités engagées depuis l’élaboration de notre stratégie en 2018. Pratiquement les mêmes objectifs sont restés valables pour cette année, et pour les 4 prochaines années, nous allons renforcer les capacités, nous allons promouvoir la concertation entre les acteurs, nous allons mettre en œuvre des actions de terrain notamment de préservation de la mangrove qu’on fait en Guinée. D’ailleurs nous avons deux projets de Conservation de la mangrove en Guinée, et la promotion de la transparence dans la gestion des pêches et de la gouvernance d’une manière générale dans la gestion des pêches. Nous avons aussi un projet sur la gouvernance des pêches en Guinée, nous allons promouvoir la création de nouvelles AMP. On espère pouvoir aider la Guinée à ériger un espace d’intérêt pour la biodiversité en aire marine protégée. Nous allons continuer à promouvoir des pratiques durables dans le cadre de l’exploitation minière pétrolière et gazière, le chantier est vaste en Guinée et dans la sous-région notamment dans le domaine de l’exploitation minière. Et nous allons promouvoir aussi la protection des ressources notamment des espèces emblématiques de la région. Les tortues marines par exemple font l’objet d’une activité particulière du PRCM étant donné leur présence en Afrique de l’Ouest, nous allons étendre les travaux faits dans certains pays et à la Guinée cette année.
Le secteur de la communication est très important pour l’espace PRCM, vous accompagnez les médias de l’espace, est ce que cela va continuer en 2023 pour renforcer la communication au courant de 2023 ?
Oui la communication est un chantier vraiment important de ce que nous faisons en Afrique de l’Ouest. D’abord pour contribuer à la sensibilisation des acteurs, la sensibilisation du public mais aussi pour influencer les décisions, par ce que les décideurs sont sensibles à la communication et nous essayons d’utiliser la communication comme canal d’influence des politiques mais aussi d’éducation environnementale. La communication est aussi importante pour rendre visible ce que nous on fait, ce que le gouvernement fait ce que les acteurs guinéens font aujourd’hui pour préserver la zone côtière et Marine et je pense que mettre exergue tous ces efforts contribuerait à les consolider mais aussi à l’élargir à d’autres domaines et à d’autres pays.
Nous sommes pratiquement à la fin de cet entretien Mr SENHOURY, vous êtes le Directeur Régional du PRCM est ce que vous avez un message à l’endroit des États surtout que vous travaillez beaucoup plus avec les États de l’espace PRCM pour vous accompagner et pour une meilleure protection du littoral en Afrique de l’Ouest ?
À l’endroit des États, notamment du gouvernement je voudrai les féliciter d’abord pour les efforts engagés, et dire que ce n’est pas suffisant et ce ne serait jamais suffisant, dans le contexte actuel ou il y’a une exploitation accrue des ressources. Mais je leur recommande quand même de faire très attention en développant donc de nouveaux projets, de prendre les précautions qui s’imposent pour accompagner ces projets à travers une prise en considération des contraintes environnementales, à travers les prises en considération aussi des conditions de vie des communautés. Par ce que c’est une partie importante de l’environnement, et surtout de chercher à valoriser et d’évaluer de manière stratégique la préservation des ressources le développement d’infrastructures ou d’activités industrielles par ce qu’on ne peut se tromper qu’en développant un projet minier ou pétrolier qu’on va gagner beaucoup plus que si on préservait l’environnement. Alors que parfois ce n’est pas le cas, en préservant les ressources qui sont renouvelables comme les ressources halieutiques qui peuvent nous procurer des services pendant des décennies, ou la mangrove qui offre aussi un cadre de vie ou un habitat naturel et qui lutte contre le changement climatique, il faut toujours peser les avantages et les inconvénients des projets de développement. Ceci dit, il ne faudra jamais arrêter le développement par ce que nous avions besoin d’un développement socio-économique, mais nous avons besoin surtout d’un développement socio-économique durable qui tient compte de l’ensemble des facteurs notamment la nécessité de préserver l’environnement.
Merci Dr Ahmed SENHOURY
C’est moi qui vous remercie.
Interview réalisée par Aliou DIALLO et décryptage de Nantady Camara