C’était dans le tunnel, c’est désormais fait. Le Cadre des Gestionnaires des Déchets de l’Afrique (CAGEDEA) vient de voir jour, et son président est le guinéen Sory Camara, qui était jusqu’à ce vendredi 1er juillet 2022, président de la FEGEDEG. Cette Organisation africaine dans le domaine de l’assainissement a aussi africain aura son siège africain en Guinée. Deux honneurs pour un pays comme la Guinée a des défis énormes en matière de gestion des déchets. En dépit des efforts déjà fournis sur le terrain, Guinée a désormais un autre défi, celui de montrer aux différents pays africain la meilleure voie à suivre dans le secteur de l’assainissement. Nous avons arraché quelques mots avec le tout premier et nouveau président. C’est dans la capitale Béninoise que cette assemblée s’est déroulée.
Vous venez d’être élu à la tête de la plus grande organisation de gestion de déchets en Afrique, d’abord quels sont vos premiers mots ?
D’abord je suis très heureux et comblé de joie du fait que les gestionnaires des déchets de l’Afrique ont enfin compris que c’est nécessaire de construire une dynamique africaine pour promouvoir la gestion des déchets ensemble. Et que je suis le président de cette organisation au niveau africain, aussi le siège de cette organisation est fixé en République de Guinée.
Cela me réconforte par rapport aux multiples efforts que notre fédération et ce que la Guinée a toujours donné à l’Afrique en matière de promotion des solutions et meilleurs modèles économie de l’assainissement, je crois aujourd’hui que l’espoir vient de naître à travers ce cadre des gestionnaires des déchets en Afrique
Cette organisation semble être la première, dite nous à quoi on peut s’attendre dans le cadre de la gestion des déchets afrique ?
Bien entendu que le cadre des gestionnaires des déchets de l’Afrique est très particulier, avant lui il y a aussi des structures et organisations d’assainissement qui existent, tels que Plateforme Ressources au Burkina Faso, l’agence intergouvernementale Eau et assainissement dont le siège se trouve aussi au Burkina. Mais la construction du CAGEDEA a été soutenu d’abord par ces structures qui existent, et il y a fallu quatre ans pour construire le CAGEDEA.
Des études et diagnostics ont été faite dans les différents pays Africains à travers les grands acteurs et faîtière d’assainissement, les faiblesse et besoins du secteur d’administration ont été évalué, les problématiques ont été analysées, ainsi le cadre a été mis en place pour un répondre aujourd’hui aux multiples besoins exprimés par les acteurs du secteur d’assainissement en Afrique.
Le cadre étant composé et dirigé par des acteurs ayant développé des modèles économiques réussis, transposables et innovantes, ayant permis la fabrication et adaptation de équipements de gestion des déchets, le modèle d’économie circulaire ayant permis la création des milliers d’emplois etc…
Aujourd’hui, le CAGEDEA se donne pour mission d’appuyer les pays africains dans l’élaboration et la mise en œuvre de leur politique, stratégie et programme d’assainissement. La deuxième mission du cadre est de promouvoir la gouvernance et la redevabilité dans le secteur d’assainissement en Afrique, la troisième mission est de promouvoir les innovations et transfert de technologie en matière de gestion et valorisation des déchets, quatrième mission consiste à développer les métiers de l’assainissement et de créer des emplois afin de contribuer l’autonomisation des jeunes et des femmes dans le secteur etc…
Donc le CAGEDEA permet de mobiliser les acteurs et personnes ressources afin d’accompagner les pays africains de la formulation jusqu’à l’évaluation finale de leurs programmes d’assainissement.
L’honneur revient à la Guinée d’abriter le siège, comment en est-on arrivé là ?
C’est bien à savoir que le modèle développé d’abord par les guinéens ont inspiré le monde de l’assainissement sur le plan sous régionale, africain et mondial. La Banque Mondiale et plusieurs institutions et mis en valeur les approches et modèles d’assainissement de la Guinée dans d’autres pays, les acteurs guinéens font partie des personnes ressources au monde en matière d’assainissement.
Aujourd’hui, le modèle selfie déchet et la FEGEDEG sont très suivi au monde et sollicité, sachant que la FEGEDEG est aussi parmi les membres fondateurs du cadre des gestionnaires des déchets de l’Afrique (CAGEDEA). Plusieurs démarches de la FEGEDEG ont été intégrées dans la stratégie du cadre, c’est comme ça que les amis membres fondateurs et adhérents ont porté leur choix en ma modeste personne pour diriger le cadre, et à mon pays pour abriter le siège au niveau Africain.
Ce choix honore les guinéens, pas moi seul, c’est pourquoi j’invite les autorités, surtout le Président de la République, son excellence le colonel Mamady Doumbouya pour que lui et son gouvernement se joint à notre équipe pour honorer notre engagement à diriger le cadre pour toute l’Afrique.
Cet honneur revient principalement au président, car c’est au moment où il est le président de la Guinée, que cet honneur nous est fait.
Quels sont les grands chantiers auxquels on peut s’attendre ?
D’abord nous avons pour priorité de mieux structurer, renforcer les capacités et outiller les gestionnaires des déchets en Afrique. Ensuite de capitaliser, de valoriser les acquis et les meilleurs modèles économiques dans le secteur d’assainissement en Afrique. D’engager des actions d’information, de sensibilisation et de plaidoyer à différents niveaux, en faveur des différents acteurs, notamment les pays, les acteurs du secteur privé, les organisations de la société civile, les collectivités locales, les centres de recherches et de formation afin de mettre en contribution le numérique et la science dans la gestion des déchets, de promouvoir la gestion des déchets dans les villes secondaires et zones rurales en Afrique. Nous avons également dans notre agenda des mener des démarches auprès des décideurs, acteurs et partenaires pour la création d’un fonds africain de l’assainissement ; d’un tribunal de l’environnement, la création d’une bourse africaine des déchets et enfin d’un observatoire africain de l’assainissement.
Est-ce qu’aujourd’hui on peut dire que les acteurs ont déjà pris une avancée dans la problématique de gestion de déchets en Afrique ?
Bien-sûr, en Afrique, les acteurs du secteur privé, les organisations de la société civile et les centres de recherches et d’innovation sont en place sur les politiques et stratégie de gestion des déchets aujourd’hui. C’est pourquoi cette organisation est créée pour faciliter une bonne coordination des acteurs, la synergie et complémentaire dans le secteur d’assainissement, la participation de tous les acteurs manière inclusive.
Aujourd’hui, les acteurs Africains fabriquent des machines et équipements, recyclent et valorisent des déchets pour avoir plusieurs produits, notamment les charbons écologiques, les pavés écologiques, les éco meubles, les chaussures, les carburants verts, le biogaz, les engrais verts, les bitumes etc…
C’est pourquoi, le cadre mènera des démarches auprès des pays africains pour adapter leur stratégie en fonction des solutions locales et non des solutions possibles.
Votre message aux Africains en général et aux Guinéens en particulier après votre élection ?
D’abord je remercie les autorités Africaines qui n’ont ménagé aucun effort pour faciliter la création de ce cadre (CAGEDEA). Je rappelle ici que ce n’est pas facile de se développer ou de résoudre des problèmes à partir du copier-coller, mais de construire une vision autour des moyens disponibles ou accessibles, surtout le capital humain et financier. J’invite tous les guinéens à nous aider dans cette démarche, nous méritons de gérer et diriger les grandes instances, c’est possible c’est utile de promouvoir et d’être le premier pays à soutenir les actions du cadre des gestionnaires des déchets de l’Afrique. Car la Guinée a non seulement la présidence, le siège, mais aussi certains guinéens structures guinéennes ont également eu l’honneur d’être dans les bureaux de l’Afrique de l’ouest, les commissions et comité thématiques de réflexion et de travail.
Interview réalisée par Aliou DIALLO