En regardant à perte de vue, nos yeux se pointent sur une étendue de mer. Des palmiers et la mangrove qui subissent les revers de la montée des eaux laisse perplexe tout observateur. Il ya quelques années, cette étendue à vue lointaine, était une habitation. Cependant, aujourd’hui, les eaux prennent place. C’est bien, dans le village de Kitikata que ces réalités se trouvent. Un village situé dans la sous-préfecture de Koba, une localité qui est à 140km de la capitale Conakry. Sur les lieux, vivent une forte communauté d’autochtone de pêcheurs et agriculteurs.
Notre parcours, nous l’avons fait avec un des habitants de première heure de ce village. Anxieux, il nous explique, son désarroi vis-à-vis de la montée imminente des eaux « L’eau qui vous voyez a commencé de nous pousser depuis très longtemps, et nous sommes aux trois villages comme ça, tous les autres ont été déguerpi par cette eau. Depuis que moi je suis rentré ici, cela fait déjà 30ans. Cette montée des eaux est une véritable difficulté pour nous. Nous nous sommes au centre comme ça, si les pirogues débordent à Taboria, si nous on les empêche pas ici, elles vont disparaitre. » décrit Ibrahima Yonkafélè CAMARA.
En observant Kitikata, les réalités donnent l’impression que rien n’a existé sur les lieux. Pourtant, au dire Ibrahima Yonkafèlè camara, des réalisations ont eu lieu ici de par le par le passé. Cependant, à ce jour, cela n’est qu’un lointain souvenir. « La partie que vous observez comme ça, il y’avait au moins cinq bâtiments d’hôtel qui avait été construit ici par une dame qui voulait valoriser cette plage. Mais l’eau de mer a dégagé tout cela, même les traces on peut plus voir. Si non ce lieu était bien animé, les gens venaient pour y passer le weekend. » Se souvient-il.
La pêche et l’agriculture sont deux activités que pratiquent les habitants de Kitikata. Des activités qui ne sont plus bien pratiquées, conséquences, les périmètres sont envahis et les digues de protection n’y sont plus « Avant on faisait bien l’agriculture ici, le riz donnait très bien, mais aujourd’hui tout cela ne se fait pas. La pêche ne donne plus bien. Si Kitikata était presqu’à Taboria là-bas, c’est l’eau qui nous a poussé jusqu’ici. » Raconte Alhassane Sylla, pêcheur.
Tous les ans, le village Kitikata voit son périmètre se réduire sous les effets continue de la montée des eaux. Le chenal qui sert de protection disparait également sous le poids de l’érosion côtière. Les habitants, sont partagés entre inquiétude et appel à l’aide, aux vues des conséquences qu’ils subissent tous les jours déclarent-ils. D’où leur cri de cœur à l’endroit des autorités il ne se reste pour la réhabilitation des digues de protection sur les sites agricoles.
Aliou DIALLO