L’on dit souvent quand la « femme s’engage elle y arrive généralement. » Dans le domaine de l’environnement, la couche féminine continue à faire de prouesse pour sa meilleure protection. Si avant on pouvait dire que la lutte contre le réchauffement climatique était l’apanage des hommes, aujourd’hui cette perception semble être un lointain souvenir. Les femmes se battent et participent aux actions allant dans le sens de la protection et la restauration de l’environnement. Parmi elles, figure Makhissa Bangoura, cette jeune dame qui mène de nombreuses actions pour non seulement protéger l’environnement, mais aussi promouvoir l’agriculture durable. Nous l’avons rencontré, à cœur ouvert, elle nous parle de son parcours et son combat.
Bonsoir Madame Makhissa BANGOURA !!
Bonsoir M. Diallo
Parlez-nous un peu votre parcours ?
Je suis Makhissa BANGOURA, titulaire d’un Master de Droit Public Fondamental, amoureuse de la nature qui se manifeste par la pose des pépinières, la pratique de l’agriculture et de l’élevage.
Présidente de l’Association pour le Développement Agro-pastoral Intégré ADAPI. Lauréate de la Première Master Class Jeunes Africains du Centre de Compétences Changement Climatique Maroc, avec l’appui du projet PNUD/Maroc AC et également Lauréate du programme Ouest-africain de Leadership Climatique pour les femmes (WAFRICLP) une initiative de la Côte d’Ivoire, de la Tanzanie et le Kenya. En plus, je suis Secrétaire générale du Réseau Africain pour la Promotion de l’Éducation à l’Environnement (RAPEE);
Vous parlez de l’amour pour la nature, comment cela vous a t-il arrivé à aimer l’environnement ?
De par le fait de la même nature à travers les observations poussées et aussi suivant les traces de mes parents tous amoureux de l’agriculture, de l’élevage et des plantations.
Alors aujourd’hui, vous êtes dans ce domaine qui passionne tant, dites-nous quelles sont les actions que vous faites concrètement ?
Concrètement j’anime les cours du Droit International de l’Environnement et l’éducation relative à l’environnement. Parallèlement je pose les pépinières depuis 2014 et je fais mon possible d’utiliser certaines ordures dans l’agriculture et l’élevage dans le but de contribuer à réduction des ordures et faire l’apologie d’une agriculture et d’un élevage durables.
En regardant le paysage guinéen, à quoi cela vous renvoi dans le cadre de la protection de l’environnement ?
Cela me renvoie l’image que l’environnement guinéen n’est pas suffisamment protégé . Dans la mesure où les actions allant dans le sens de la protection sont minimes par rapport aux atteintes récurrentes à cet environnement.
Pour ce qui est de l’agriculture, qu’est ce vous faites dans ce sens et quel type d’agriculture vous pratiquez ?
Pour qui est de l’agriculture, actuellement je pratique culture maraîchère. Alors ce sens j’utilise principalement les déchets dégradables comme engrais.
Depuis 2014 vous faites des pépinières, comment vous les utilisez ?
Je vous avoue que mes pépinières sont une source d’approvisionnement de façon volontaire des individus, des organisations environnementales et les autorités étatiques.
Lorsqu’on parle de l’agriculture, il faut penser à celle durable et l’utilisation rationnelle des ressources, que faites-vous dans ce sens ?
C’est l’un de mes objectifs qui consiste à œuvrer pour que l’agriculture soit durable chez nous, pour que nos ressources en terre et en eau soient rationnellement utilisées.
Par quel moyen, voudrez-vous passer ?
Je passe par l’assainissement, précisément par la gestion des déchets dégradables à travers le compostage.
Aujourd’hui quand on parle de la protection de l’environnement, il faut aussi penser à la biodiversité, quelle perception avez-vous de cet aspect de l’environnement ?
On ne peut parler de la protection de l’environnement en excluant la biodiversité qui est la diversité des espèces animales et végétales entre elles et leur interaction avec la nature où elles habitent. Protégez ces espèces c’est protégée la personne humaine car il y a l’interaction entre elles. A titre d’exemple : l’humain se nourrit, se soigne, s’entretien à base des produits d’origine animale ou végétale. C’est pourquoi on fait la promotion de leur usage rationnel afin de faire bénéficier à toutes les générations.
Selon vous en protégeant l’environnement, quel est l’apport qu’on tire de ces actions ?
L’apport se trouve dans la survie de l’humanité.
Pourrez-vous être plus explicite ?
Avec les atteintes récurrentes à l’environnement occasionnées par les activités économiques (les exploitations minières, agricoles…). Celles-ci occasionnent les conséquences graves pour les humains dont l’une est la conséquence pour l’autre.
Exemple : la coupe excessive des bois==>la sécheresse==>la rareté des pluies==>la baisse du rendement des produits d’origine animale et végétale==> la famine==>des maladies de carences==>la mort.
Dites-nous que comptez-vous faire dans les années avenir dans le cadre de la lutte contre la dégradation poussée de l’environnement ?
Je compte faire un reboisement utile, à grande échelle sans oublier l’usage des déchets dégradables dans l’agriculture et dans l’élevage.
Avez-vous un conseil à l’endroit des acteurs et décideurs afin que chacun se batte pour la restauration d’un environnement qui subit tous les ans, les revers de L’homme ?
A l’endroit de toutes et tous, la protection de l’environnement ne doit être réservée que pour ces défenseurs ou de façon temporaire, elle doit être l’œuvre de tout le monde et de façon quotidienne. Chaque jour une action minimum en faveur de l’environnement.
Oui, quelle place doivent occuper les femmes dans la protection de l’environnement ?
Je n’apprécie pas positivement la question du genre. Il incombe à tous de faire ces preuves y compris les femmes, les enfants, jeunes, vieux, …
Makhissa il nous reste qu’à vous dire merci pour cette interview !!
Merci beaucoup Diallo
Propos recueillis par Aliou Diallo